Jésus entre les perroquets et les Kardachiennes
- Dominic Fugere
- 15 nov. 2023
- 3 min de lecture
Bon Dieu du Saint-Suaire, pas encore une autre histoire qui mélange Jésus, des perroquets et des chiens !?

On est arrivés au Tennessee avec la ferme intention de visiter Dollywood. Puis, on a vu ÇA et mon amour des oiseaux et de la cocasserie (et aussi le fait que c’était accessible aux animaux de compagnie) l’ont emporté sur celui de Dolly.
On a trouvé l’activité sur Bring Fido. Cinq os ! Ça c’est le top du top de l’échelle de classification de l’application.
Échantillon de commentaires:
->Beautiful sanctuary: We celebrated my King Charles 5th birthday here. Friendly staff. Highly recommend.
->Roscoe the bird dog!: Roscoe did really well even big a typically high active dog. He loved seeing the birds and found it interesting that some could talk to him! So of course we had to buy him a souvenir from the gift shop!

C’était ni la fête à Scarlett ni celle de Céleste. Reste que de les voir parler avec des cacatoès, c’est pas mal un rêve éveillé. Le genre de chose que tu ajoutes à ta bucket list, un tantinet moins risqué que le saut en parachute à 105 ans.
Parrot Mountain, c’est d’abord un sanctuaire de perroquets et autres oiseaux du genre: des cacatoès, inséparables, perruches, loriquets et autres espèces exotiques. Les bêtes à plumes sont en cage, mais la majorité sont libres sur leurs perchoirs. Pis tu peux les nourrir à la main.
Non pas sans risques: un ara macao (Scarlet Macaw en anglais!) s’en est pris à ma veste de faux cuir et refusait de quitter mon épaule…et ma tête. Un autre a tenté de faire l’amour à ma main. Mais aucun ne s'en est pris à nos Karadachiennes qui ont réellement interagi avec eux.
Secrètement je souhaitais tomber sur les perroquets passionnés des jurons. Comme ces perroquets gris du zoo du Lincolnshire récupérés d’un propriétaire qui leur avait appris un chapelet de mots colorés.
La majorité des oiseaux sont là parce qu’ils ont survécu à leurs propriétaires. Ils vivent entre 40, 60 et 80 ans. Un assez gros engagement. Les gens vieillissent, tombent malades, ou ne réalisent pas qu’un ami à plume c’est de l’ouvrage pour longtemps et finissent par les confier à Parrot Mountain quand ils arrivent au bout de leurs capacités à prendre soin de leur volatil.
C’est peut-être pas une bonne idée d’avoir un perroquet. En plus, sachant que beaucoup de perroquets adoptent leurs propriétaires comme leur partenaire de vie et sont facilement jaloux, vaudrait mieux passer son tour.
Saviez-vous que la pression du bec d’un Ara Hyacinthe équivaut 15kg/cm2! L’équivalent d’un bouledogue anglais. Ou d'un doberman. Ou d'un boxer. Ou sept fois plus que la pression de l’air dans vos pneus (ça, c’est la stat de mon gars de char!).
Bref, tu veux pas qu’il se fâche contre ta date. Et pour toutes ces raisons, les oiseaux sont confiés à Parrot Mountain pour une fin de vie douillette.
Mais… La plupart des autres perroquets du sanctuaire y sont nés et élevés à la main. Bref, on ne cherche pas à enrayer le problème, et sans forcer la reproduction - comme me l’a dit poétiquement une préposée à la maternité des volatiles - on cherche pas non plus à stopper les naissances parce que … c’est la volonté de Dieu! Our Nest Is Blessed, peut on lire dans un des miroirs qui surplombe les maternités.
L’idée de ce sanctuaire est celle de Fletcher Hollingsworth Jr. . Le résultat direct d'une «vision» qu’il a eue en juillet 1995. Il a quitté le Mississippi avec sa famille et est venu dans les montagnes du Tennessee et a été conduit vers la terre appelée aujourd’hui «Parrot Mountain et Jardins de l’Éden» . La vision était de construire un parc qui engloberait de magnifiques jardins accueillant de beaux oiseaux.
C’est là que Jésus arrive dans l’histoire. La vision de Fletcher Hollingsworth incluait aussi des écritures sacrées et un chemin de croix.
Comme celui de l’Oratoire St-Joseph (ok, peut-être pas aussi beau ni gros). Mais avec des mamans qui expliquent à leur enfant de 5 ans au fil des stations comment Jésus est mort pour expier nos péchés.
Ce qui explique la visite en mai dernier de Monsieur Oreiller, Mike Lindell en personne, venu lui aussi (avec ou sans chien ?) vivre l’expérience. Le chrétien-évangélique-ex-riche-nouveau-cassé qui a fondé My Pillow (la publicité récurrente sur les réseaux américains), cocaïnomane réformé (ce qu’il dit) et fervent partisan de Donald Trump est venu fair le paon (la poignez-vous?) à peine trois mois avant d'avouer qu'il n'a plus une cenne pour payer ses avocats.
Quant à notre visite, elle s’est terminée par une maman qui a regardé les Kardachiennes et a lancé: “Praise your doggies”.
En effet, madame, ces p'tit chiens-là méritent d'être louangés!
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